jeudi 30 avril 2015

Motis en 33 tours - News

Pour fêter les 15 ans du groupe Motis, l'Association Le Cercle des Fées a pour projet de produire un objet sonore et visuel original de qualité : un vinyle collector tiré à 300 exemplaires compilant sur disque LP 30 cm les titres les plus représentatifs de l'univers de Motis.
Et pour réaliser ce projet, un appel à financement participatif est lancé sur la plateforme ulule: fr.ulule.com/motis-en33tours

La présentation du projet en video:





J-Yves

samedi 25 avril 2015

Alamo Race Tracks - Hawks

Alamo Race Tracks - Hawks (03/2015)
J'ai découvert Alamo Race Tracks en 2006, à l'occasion de la sortie d'une compilation éditée par le label Fargo pour faire découvrir quelques artistes de leur écurie; et il y avait du beau monde: Neal Casal, Ryan Adams, Lords of Altamont, pas mal d'autres, et donc les Hollandais d'Alamo Race Tracks, qui venaient de sortir leur 2ème album studio: Black Cat John Brown.
Immédiatement, la pop-folk délivrée par le groupe a fait tilt: à la fois précise et ciselée dans ses arrangements, mais sachant sortir des sentiers battus dans sa construction pour proposer des compositions hors normes, décalées, qui donnent une réelle personnalité à l'ensemble. Un titre joué par ART se reconnaît dès les premières secondes, par le son et le style musical. Mais aussi par la voix spécifique de Ralph Mulder. Pas une grande voix, dans le sens technique ou émotionnel, non, une voix disons... caractéristique.
Unicorn Loves Deer, sorti en 2011, rentrait un peu plus dans les clous de la pop-folk / pop-indie. Les compositions plus formatées, moins surprenantes, ne le hissait pas au niveau de son frère aîné. Black Cat ne s'apprivoisait qu'après un certain nombre d'écoutes, le temps d'en apprécier pleinement toute sa richesse. Beaucoup moins d'écoutes permettaient de faire le tour de cette Licorne amoureuse d'un cerf.
Inutile donc de préciser que ce nouvel album était attendu avec impatience et une certaine inquiétude.
Pas la peine de faire durer le suspense: ART revient en force !
Renouant avec l'esprit de Black Cat, ce Hawks nous rassure pleinement et rectifie la relative déception de Unicorn. De nouveau, nous avons le droit ici à des compositions aux structures déliées (All I’Ve Got From This Trip Is Another Winter, All Engines), aux arrangements précis et délicats (Young Spruce And Wires, It's Bad Luck), frisant même l'expérimental (Hawks). Toujours ce même travail au niveau des chœurs et des harmonies vocales, qui fait aussi une des spécificités du groupe (une de plus).
Il faut plusieurs écoutes pour faire correctement le tour et s'imprégner complètement de l'atmosphère baignant tout au long de ces 12 morceaux, pour un peu moins de 3/4 d'heure. Une écoute qui devient rapidement addictive, et qui donne pour résultat le fait qu'une fois inséré dans la platine CD, l'objet a du mal à en sortir.
Les amateurs de folk-pop indie atypique et décalée trouveront chez ART ce qu'ils recherchent. On pourrait presque parler ici de pop expérimentale, au vu du travail réalisé tant au niveau des structures que des instrumentations. Une mécanique de très haute précision. 
Le groupe ayant l'habitude de prendre son temps entre 2 albums (en moyenne 4 ans), on a largement le temps de déguster ce Hawks. On a aussi, hélas, le temps de s'impatienter pour le prochain...



J-Yves


4/5: *****






Hawks:
1. Young Spruce And Wires (4:39)
2. It’s Bad Luck (3:17)
3. Circling Over The Cold Bones (2:39)
4. Everybody Let’S Go (3:46)
5. All I’Ve Got From This Trip Is Another Winter (4:55)
6. Safe House (4:31)
7. The Trail (2:01)
8. All Engines (3:25)
9. Risers (3:06)
10. Hawks (3:04)
11. Erase The Wires (3:34)
12. We Should Never Have (4:35)


Alamo Race Tracks: http://alamoracetrack.com

Ralph Mulder: Vocals, Guitar
Leonard Lucieer: Guitar, PedalSteel
Jaap Bossen: Guitar, Organ
Peter Akkerman: Bass
Robin Buijs: Drums

vendredi 17 avril 2015

Man is not a bird - Survived The Great Flood

Man is not a bird - Survived the Great Flood (03/2015)
Man is not a bird est une jeune formation, née en 2012 à Paris. Comme beaucoup, c'est en se produisant sur scène qu'ils trouvent leur cohésion, leur ligne directrice et une certaine réputation. Après avoir sorti un premier single, Sound of Spring, en 2013, l'heure est venue d'enregistrer en studio leur setlist, leurs compositions préférées, sous forme d'un "vrai" album, sans passer par la case EP: Survived The Great Flood (sorti le 30 mars dernier).
Presqu'entièrement instrumental (seuls Running Endlessly et D.I.P sont réellement chantés), on plonge très vite dans l'univers musical du groupe: entre post-rock, stoner, shoegaze et ambient, les thèmes puissants alternent avec des ambiances planantes et éthérées, soufflant à la fois le chaud et le froid à l'intérieur de morceaux concis et denses, dépassant rarement les 4'30. Le groupe se dit influencé entre autres par My Bloody Valentine et At The Drive In, mais à l'écoute de cet album, on est très proche d'un Tides of Man (chroniqué ici).
Torturé, le propos n'est ni lourd, ni plombant, à l'image de Survived the Great Flood, ou D.I.P; du dynamisme et de la fraîcheur sur Troy et dans l'entame de Explorer, de la quiétude dans Change Of Scenery et de la douceur dans... Tendresse (évidemment). On le voit, une belle diversité dans les humeurs, les rythmes et les atmosphères. Il en résulte un album finalement très varié pour ce style musical, où il est difficile de ne pas tourner en rond. Et pour ne rien gâcher, du travail sur la production découlant un son clair et précis, nous en prenons plein les tympans sans être agressé. Agréable.
Ne pas se laisser influencer négativement par les termes post-rock ou stoner qui pourraient rebuter certaines oreilles sensibles: il serait dommage de passer à côté de cet excellent album, qui mérite le détour... mais surtout l'écoute.

Ecoute et vente sur bandcamp: manisnotabird.bandcamp.com


J-Yves


4/5: *****







Survived The Great Flood
1. Troglodyte (4:57)
2. Running Endlessly (4:14)
3. Survived The Great Flood (3:42)
4. Tendresse (4:12)
5. Troy (2:38)
6. Symphony (4:19)
7. D.I.P (4:16)
8. Yugen (2:30)
9. Explorer (3:50)
10. Change Of Scenery (1:42)
11. Paradisae Apoda (4:01)

Man is not a bird: http://manisnotabird.com/
Julian Bouhenic: Guitares
Valentin Beaucourt: Guitares
Maxime Lebredonchel: Basse
Adrien Joly: Batterie (1,2,3,4,5,6,8,9,10,11)
Jordan Bonnet: Batterie (7)
Alexandra Morte: chant (2)

vendredi 10 avril 2015

The Last Embrace - The Winding Path

The Last Embrace - The Winding Path (03/2015)
Il y a quelques mois de cela, je découvrais les parisiens de The Last Embrace avec leur album acoustique Essentia (lire la chronique ici). Comme je n'aime ni les redites ni les copier-coller, je vais faire (très) court pour la présentation: né en 1998 et ayant connu de multiples changements de line-up, ayant multiplié les scènes, les festivals et ayant ouvert pour des pointures comme The Gathering, Antimatter ou Danny Cavanagh (Anathema), TLE semble avoir trouvé depuis quelques années une stabilité lui permettant de réaliser des projets laissés longtemps en suspend. C'était le cas pour Essentia, composé de versions réarrangées et réorchestrées de titres d'Inside et Aerial, sortis respectivement en 2005 et 2009. C'est aussi le cas de ce The Winding Path, à la tournure résolument plus "progressive". Pour notre plus grand plaisir.
Parce que cet album est une réussite, et à plus d'un niveau.
Tout d'abord dans la prise de risque: il faut déjà oser se lancer dans des morceaux de plus de 10 minutes, alors que dire lorsqu'on flirte avec les 20 minutes !.. The Field of Minds, pièce centrale de l'album (dans tous les sens du terme) est réussi du début à la fin: longue introduction aux cordes (guitare/violon) suivi d'une progression qui finit par un riff saignant de guitare, laissant plus loin la place à de longues nappes de claviers, qui elles-mêmes... enfin, bref, on pourrait écrire encore 20 ou 30 lignes, ça ne suffirait pas à décrire ce morceau. Ni les autres, d'ailleurs. Variées tout en étant cohérentes, les compositions aux structures complexes ne sont pas qu'une simple juxtaposition ennuyeuse de rythmes ou d'ambiances. Il y a un réel liant entre les thèmes, preuve d'un très gros travail sur la forme mais aussi sur le fond.  Prise de risque encore quand on joue sur la dualité puissance / douceur, ce qui nous amène au point suivant.
L'orchestration. A ceux qui, comme moi, considèrent Anathema comme les maîtres dans l'art de fondre puissance et légèreté, les seuls à savoir conjuguer la grâce des violons ou des nappes de synthé avec la lourdeur des guitares saturées, jetez vos 2 oreilles sur Let The Light Take Us, fantastique morceau instrumental, d'une richesse incroyable, tant au niveau de la construction que de l'orchestration. Un instrumental qui provoque de l'émotion, c'est rare. Et ça nous amène au 3eme point.
L'émotion. Je l'ai écrit dans une chronique précédente: pour ma part, un grand album, un grand morceau, est celui qui sait provoquer de l'émotion. L'émotion est ce qui donne de la profondeur, du corps. Et c'est peut-être le critère le plus difficile à définir ou à identifier, parce que le plus personnel et le plus subjectif: quel est le facteur qui donne de l'émotion ?.. Pour moi, dans le cas de TLE, comme dans le cas de The Gathering ou d'Anathema, pour une grande part c'est le chant. Sandy, non contente de signer les textes, pose sur une musique tour à tour soyeuse et rugueuse sa voix de velours, à l'image d'Anneke ou de Lee Douglas. Sur Essentia, je comparais le chant de Sandy à celui de Marjana Syomkina (iamthemorning), cette même impression de ne pas forcer, d'allier puissance et virtuosité, sans faire dans la démonstration. Pour s'en convaincre, il suffit d'écouter Nescience... 
Pour terminer, TLE nous propose ici un album possédant de la personnalité, de l'envergure, digne des plus grands. Techniquement maîtrisé, aussi bien au niveau musical (composition et interprétation) qu'au niveau de la production. Riche sans être pompeux, foisonnant sans être indigeste. A la fois metal, atmosphérique, mélodieux, léger, sensible, délicat, puissant, lourd, mais surtout d'une très grande profondeur, il mérite toute notre attention. 
TLE vient ici de frapper un grand coup et peut légitimement être considéré comme faisant partie du haut du panier en matière de rock progressif...



J-Yves


5/5: *****






The Winding Path:
1. On My Own (7:36)
2. Nescience (7:01)
3. The Field Of Minds (18:31)
4. The Fear Of Loss (5:47)
5. Let The Light Take Us (5:42)
6. White Bird (10:03)

The Last Embrace: www.thelastembrace.fr
Sandy: Chant
Olivier: Guitares
Anthony: Basse
Chris: Batterie
Pierre-Henri: Claviers, Piano


mercredi 8 avril 2015

Gov't Mule [news]

Pour fêter ses 20 ans d'existence, Gov't Mule, le groupe du guitariste Warren Haynes, ne fait pas les choses à moitié en sortant quatre albums live exceptionnels: 
- Dark Side of the Mule (2008)
- Sco-Mule (1999)
- Dub Side of the Mule: un album reggae... à la sauce Mule !.. special guests: Gregg Allman & Friends, John Popper (Blues Traveler). Sortie le 6 avril.
- Stoned Side of the Mule: Volume 1 & 2: Un hommage aux Rolling Stones, uniquement disponible en vinyle. Sortie le 20 avril.



GOV'T MULE en CONCERT
20 Years Strong Tour...



MARDI 5 MAI 2015
PARIS / LA CIGALE


Renseignements: http://mule.net



J-Yves





Les Frères Microfont

Les Frères Microfont (2015)
Les Frères Microfont ne sont pas frères, mais tout comme: 2 copains, Arsène et Octave à la scène, Alexandre et David à la ville, qui se sont rencontrés à Cavaillon, au pied du Luberon, entre 2005 et 2006. Leur amour de la musique et du folk en particulier les pousse à faire un bout de chemin ensemble, avec pour objectif de propager le "Blues de l'embouchure de la Durance" !
Il en découle plusieurs concerts à droite à gauche, où ils interprètent leurs propres compos. Des textes dans la langue des cow-boys, l'accent vauclusien en plus. En 2011 les faux jumeaux vont passer quelques jours en Ardèche où ils vont enregistrer un album sobrement intitulé "Les Frères Microfont". Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?... C'est aussi dans un esprit de simplicité qu'ils enregistrent l'album en prise directe, dans les conditions du live et sur un magnéto à bande d'époque.
Des morceaux bruts de décoffrage, directs, où la guitare est essentiellement acoustique, mais où apparaît de temps en temps une flûte, un piano ou un mélodica (le "clavier avec un tuyau pour souffler dedans"). Musicalement maîtrisé, il n'en est pas de même du chant, pas toujours assuré. Mais l'ensemble est plaisant, sans prise de tête, et se laisse écouter facilement.
Il est à souligner que l'album, qui sort à peine en cette année 2015, est téléchargeable entièrement et gratuitement sur le site du duo: www.lesfreresmicrofont.com




J-Yves


3/5: *****


Les FrèresMicrofont (album):
1. This Girl Called Angel Dust
2. Billy Boy
3. The Red Eyes
4. A Fix A The Sun
5. My Good Friend
6. Love Goat
7. Jealous Blues
8. Make Me Down
9. Les Liens Sacrés
10. True Fathers Like Whores
11. The Only Truth

Les FrèresMicrofont (membres):
Arsène Microfont / Alexandre Ayasse: Paroles, Guitares
Octave Microfont / David Séropian: Paroles, Guitare acoustique, Mélodica, Flûte à bec, Piano, Batterie, Maracas

vendredi 3 avril 2015

Franck Carducci - Torn Apart

Franck Carducci - Torn Apart (01/2015)
Depuis 3 mois que je l'écoute régulièrement, je ne sais toujours pas dire si cet album me plaît ou pas: je reste mitigé. Techniquement et musicalement excellent de bout en bout, sans fausse note, j'en suis toujours à ma première impression, à savoir que je ne me suis ni retrouvé accroché à la tringle à rideaux, ni tombé par terre (l'un étant la suite logique de l'autre, vu que je suis nul en escalade...).
Mais avant d'expliquer le pourquoi de la chose, petite présentation de l'Artiste. Franck Carducci est un multi-instrumentiste français (basse, guitare, claviers, batterie..) auteur, compositeur et interprète. Bref, il sait tout faire. Et il le fait bien. En 2008, après avoir acquis une solide expérience de la scène et des studios grâce à ses nombreuses collaborations, il quitte sa ville natale, Lyon, pour s'installer à Amsterdam, où là encore il va écumer les nombreux clubs de la ville et des alentours.
Conséquence logique: en 2011, il sort son premier album personnel: Oddity, bien accueillit en règle générale. Le succès de l'album et de la tournée européenne qui l'accompagne confortent Franck à réaliser ce deuxième album, Torn Apart, sorti en janvier dernier.
S'il a abordé plusieurs genres musicaux depuis ses débuts, son genre de prédilection reste le rock progressif, le vrai, celui des pionniers. Dans son morceau Alice's Eerie Dream (de l'album Oddity) Franck joue le rôle du Chapelier fou et porte son fameux couvre-chef. Difficile de ne pas faire le rapprochement (ou le raccourci) avec l'emblème du célèbre label Charisma Records. Label, faut-il le préciser, qui a lancé puis accompagné Genesis tout au long de leur carrière, a continué de travailler avec Peter Gabriel et Steve Hackett lorqu'ils ont quitté le groupe, et qui a collaboré sur quelques projets avec Hawkwind et Van der Graaf Generator. Nous (les vieux "machins") avons tous eu dans les mains ces vinyles à l'étiquette aussi symbolique et culte que celle avec la pomme des albums des Beatles...


Il y a donc dans ce Torn Apart tous les ingrédients d'un rock progressif classique, sans jamais donner l'impression d'être démodé, vieillot ou hors sujet. Inutile de se lancer dans une liste de groupes, d'artistes ou d'albums prog' dont on retrouve ici les influences ou les clins d’œil: ils y sont tous, ou presque !... Bande-son idéale pour illustrer un imaginaire "Rock Progressif pour les Nuls", je sais maintenant quel album faire écouter à quiconque me demandera à l'avenir ce qu'est le progressif, et nul doute qu'il appréciera. Parce que la qualité technique est là, ainsi que la variété des compositions, des thèmes et des instrumentations. Et parce que pendant l'heure que dure l'écoute, on ne s'ennuie pas un instant. En technique et en artistique, nous avons affaire ici à du très haut niveau.

Ben qu'est-ce qui cloche, finalement ?
Pour illustrer, je prendrais le dernier morceau, School, un titre de Supertramp. Alors oui, ok, je prends le morceau bonus en exemple (et une reprise en plus); un peu comme si, dans un menu de restaurant, on parlait de l'amande au chocolat qui accompagne le café... 
Dans School, donc, version originale, dès la première phrase - quand Roger (Hodgson) chante "I can see you in the morning, when you go to school" - on sent, par l'intonation de la voix, la résignation, le sentiment d'impuissance de ce père désolé de voir son fils ne pas aimer l'école, préférer traîner dans le parc plutôt que rentrer à la maison faire ses devoirs, comme Johnnie ("qui est très bon, il ira loin, lui"). En contrepoint, la voix de Rick (Davies) symbolise, elle, l'autorité et la volonté qui manquent à ce père. Roger imprègne School d'une émotion qui lui donne de la profondeur. Dans la version de Franck, School manque de cette profondeur, du moins je ne la retrouve pas.
Et voilà donc ce qui coince sur ce Torn Apart, pour ma part: un manque d'émotion. Ce petit truc, de ci de là, qui vous transporte ou vous fait fondre, vous fait monter au rideau ou vous met les fesses par terre. Certains diront qu'ils la ressentent cette émotion, et qu'elle est bien présente, au contraire. De mon côté, j'ai beau essayer, ça ne vient pas...
(c) http://www.franckcarducci.com
Alors ok, on peut dire "houlà, c'est chercher la petite bête, couper les cheveux en 4, trouver la meule de foin dans l'aiguille" (rayer les propositions inutiles). C'est vrai. Mais d'un autre côté, faire du prog' qu'on pourrait qualifier de "Charisma Records" compatible, c'est vachement osé, et pour le moins casse-gueule, les victimes sont nombreuses. Niveau émotion, des morceaux comme The Musical Box, Firth of Fifth (aussi dur à écrire qu'à prononcer, celui-là !), Lover's Leap (l'ouverture de Supper's Ready), ou Blood on the Rooftops, ça se pose là !.. 

Il faut donc reconnaître à Franck sa sincérité, son enthousiasme et son talent, sa manière de s'inspirer du prog' classique et originel pour en proposer une version personnelle, et non pas se contenter d'en faire une pâle copie.

Nul doute finalement que c'est sur scène que ces morceaux et cet album prennent toute leur dimension. Franck participant au prochain Prog'Sud dans quelques semaines, ce sera un excellent moyen de vérifier !






Album en écoute (et en vente) sur bandcamp: http://franckcarducci.bandcamp.com/ et sur le site de Franck: www.franckcarducci.com


J-Yves


3,5/5: *****



Torn Apart  
1. Torn Apart (10:16)
2. Closer to Irreversible (04:48)
3. Journey Through the Mind (08:00)
4. Artificial Love (02:08)
5. A Brief Tale of Time (12:35)
6. Girlfriend for a Day (01:51)
7. Mr Hyde & Dr Jekyll (06:14)
8. Artificial Paradises (14:08)
9. School [bonus track] (05:39)


Band
Franck Carducci: chant, guitares, basse, claviers
Christophe Obadia: guitares, chant
Michael Strobel: guitares
Mathieu Spaeter: guitares
Olivier Castan: claviers
Laurent Falso: batterie
Mary Reynaud: chant
Nicolas Gauthier: chant


jeudi 2 avril 2015

Anathema - Resonance


Pour me rattraper de cet affreux Poisson d'Avril d'hier, honte à moi, revenons aux choses sérieuses...


ANATHEMA va célébrer ses 25 ans de carrière par une tournée baptisée Resonance lors de laquelle les musiciens vont interpréter leurs œuvres dans l’ordre chronologique inverse à leurs dates de parution…

Ils entameront donc leur concert par des morceaux de leurs albums les plus récents et reculeront peu à peu dans le temps, pour retrouver des compositions plus axées sur le style gothique des albums Alternative 4  (1998) et Eternity (1996), pour finalement atteindre The Silent Enigma (1995) et Serenades (1993).   
Pour l’occasion ils seront rejoints sur scène par Darren White et Duncan Patterson: le premier fut leur chanteur de 1990 à 1995 et le second occupa le poste de bassiste de 1990 à 1998

Du lourd !...




J-Yves

mercredi 1 avril 2015

Kendji Girac - Kendji

Kendji Girac - Kendji (09/2014)
Il y a des albums qui font l'unanimité, qui mettent tout le monde d'accord, presse et public dans le même sac, et dont le succès est mérité. Les grincheux continueront de râler après le matraquage de masse appliqué avec application par certains médias. Qu'ils grinchent. Ceux de mauvaise foi continueront de dénoncer cette façon de donner leur chance à des "artistes" qui n'ont pour eux qu'une belle gueule ou une belle voix, parfois les deux. Qu'ils mauvaise-foi-isent.
De notre coté, nous, nous continuons et continueront à parler ici des albums qui méritent d’être écoutés, et plutôt deux fois qu'une. Kendji, album de Kendji Girac sorti à l'automne dernier, en fait partie (désolé pour le retard, mais j'étais à la bourre).
Originaire de Périgueux (en France, donc..) et issu d'une famille gitane, Kendji se fait remarquer une première fois grâce à internet, pour sa reprise de Bella de Maître Gims, mais dans un style gipsy. Cette notoriété le mène à participer à la celèbre émission de télé-crochet The Voice qu'il va remporter haut la main au printemps 2014. Il ne lui faut que quelques mois pour élaborer, enregistrer, produire et sortir ce premier album, Kendji, là ou tant d'autres passent des années à affronter les pubs, les salles de spectacles, les scènes et les festivals afin d'y acquérir l'expérience et la maturité nécessaire pour monter un tel projet. Kendji, lui, s'est frotté 3 mois durant aux plateaux télé en prime-time, c'est bien suffisant.
Et le résultat est là: 13 titres, pour 44 (petites) minutes de bonheur. On a l'habitude de dire que plus c'est long, plus c'est bon, mais il faut reconnaître qu'ici c'est pas long, mais c'est bon quand même.
Oscillant entre flamenco, musique gitane, ambiance espagnole, rythmes légèrement r'n'b à la sauce europe occidentale du sud, et couleur méditerranéenne andalouse, il est difficile d'écouter ce disque en restant assis sur sa chaise ou en gardant en main son aspirateur (voire ses bigoudis sur la tête), tant nous prend rapidement l'envie de danser et de taper sur ce qui nous tombe sous la main (la platine CD, entre autre).
Car Kendji est un artiste, un vrai. Bon ok, il n'a pas écrit les textes; en même temps, c'est un peu le boulot des auteurs, non ?.. Coté musique, idem: en laissant intelligemment composer les morceaux par les spécialistes du genre et la production à des producteurs renommés, Kendji peut se concentrer sur ce qu'il fait le mieux: chanter. Car il chante à merveille, ça aussi il faut le reconnaître. Du moins, dans ce registre. De toute façon, on ne va pas lui demander de chanter du Supertramp, du Springsteen ou du Deep Purple, non plus... Non, dans son domaine de prédilection (qui va, rappelons-le, du flamenco à la musique gitane en passant par le gipsy), Kendji chante super bien. Chante. Pour l'interprétation, par contre... mais c'est pas grave.
Parce que l'essentiel est là: des titres formatés pour passer à la radio, qui nous apportent un peu de soleil dans notre quotidien tristounet, de la joie et de la bonne humeur, à l'instar des Frero Delavega, si sympathiques et si attachants, même si on les entend 38 fois par jour sur la bande FM (heureusement qu'ils ont perdu, eux, qu'est-ce que ce serait sinon ?!). 
Coup d'essai, coup de maître. Album de la maturité, Kendji nous offre ici son album le plus abouti, le plus personnel et le plus sincère. 

Oui, je sais, ce n'est que le premier. Pourquoi, il va y en avoir d'autres ??!!!


J-Yves

5/5: *****


Kendji
1. Color gitano
2. Andalouse
3. Mon univers
4. Viens chez nous
5. Cool
6. Mi amor
7. Avec toi
8. Baïla amigo
9. Je m'abandonne
10. Gentleman
11. Au sommet
12. Elle m'a aimé
13. Bella