samedi 29 mars 2014

Mike Oldfield - Man On The Rocks

Mike Oldfield - Man on the Rocks (2014)
Ah que j'aurais aimé faire une chronique dithyrambique du grandissime Mike OLDFIELD sur le Blog du Jester, et ce à l'occasion de la sortie de son nouvel album "Man On The Rocks".
Et bien malheureusement ce ne sera pas le cas pour cette fois ci - et pourtant celui que je tiens comme un musicien fondamental toutes époques confondues, ce fantastique guitariste et compositeur de génie qui a su par le passé réaliser des chefs d’œuvres d'inventivité, revient aujourd'hui avec un album plus que mineur.
Mister OLDFIELD nous avait laissé d'ailleurs sur une impression mitigée avec son dernier opus en date "Spheres" datant déjà de 2008 - album de musique classisante et dans l'ensemble plutôt décevant par rapport à ses illustres prédécesseurs (ne parlons même pas de "Tubular Beats", sorti après, là c'est la "cata" car ce sont des reprises technos insipides, sauf sur le dernier titre excellent "Never Too Far" (nous redonnant espoir, mais en vain) dans lequel Mike retrouve ses plus belles envolées guitaristiques, ce morceau est d'ailleurs joliment chanté par la belle  TARJA).
"Man On The Rocks" est en effet un disque de chansons sans véritable intérêt, se situant à mille années lumière de ce que le créateur des légendaires "Tubular Bells" avait pu composer tout au long de sa brillante carrière.
"Alors, pourquoi nous en parles tu ?" me demanderez-vous, et vous aurez raison, mais ce musicien me tient tellement à cœur, que je tenais à évoquer son retour, histoire de dire qu'il est encore vivant, qu'il existe, qu'il est toujours dans le monde de la musique, mais pour le coup,celle ci n'est pas d'une qualité à laquelle il nous avait habitué.
Ceux qui ont apprécié OLDFIELD comprendront certainement ma démarche et mon désarroi face à une telle déception, il est tellement évident que lorsqu'on aime, on attend énormément de la personne en question - d'où mon amertume.
"La montagne  a accouché d'une souris" telle est la métaphore qui qualifierait le mieux ce disque "banal" et sans relief, c'est une suite de morceaux plus ou moins inégaux, chantés par un type possédant une voix très moyenne, qui est loin d'avoir l'envergure d'une Maggie REILLY qui enrichissait tellement le propos d'OLDFIELD.
Ces petites chansons n'apportent rien à quelques exceptions près, elles ne resteront pas gravées dans la pierre du bel édifice créé par Mike OLDFIELD - pourtant tellement riche en pépites musicales.
On ne sentira que de légers soubresauts de guitare typiquement oldfieldienne, mais de façon sporadique et c'est bien dommage.   
L'homme a su briller jadis en inventant ce "collage" de différentes pièces de musique, il inventa cette fameuse juxtaposition de thèmes les plus alambiqués et paradoxalement il parvenait à les retranscrire de manière très mélodique.
Cette fois-ci rien de similaire - c'est bien triste et malgré cette faute de parcours qu'est "Man On The Rocks", je considérerai toujours Mike OLDFIELD comme un artiste de premier ordre qui aura marqué ma vie au même titre que GENESIS (et pas mal d'autres musiciens  bien entendu).
Voilà! C'est ainsi - un des plus grands musiciens nous livre aujourd'hui un ersatz de sa musique avec cette galette disposant d'une faible saveur, ce n'est pas bien grave, ses "Incantations" de 2014 seront je le souhaite passagères, l'avenir nous dira si on peut encore compter sur Mister OLDFIELD pour nous faire vibrer comme il l'a si souvent fait une bonne partie de sa vie, et pour le fun je vais me remettre sur la platine un de ses plus beaux albums, "The Songs Of Distant Earth". histoire d'écouter LA MUSIQUE sortant de ses tripes et non de la "musak".


Dany

2/5: *****


01. Sailing (4:46)
02. Moonshine (5:50)
03. Man On The Rocks (6:11)
04. Castaway (6:35)
05. Minutes (4:52)
06. Dreaming In The Wind (5:29)
07. Nuclear (5:04)
08. Chariots (4:39)
09. Following The Angels (7:05)
10. Irene (4:00)
11. I Give Myself Away (5:11)


Mike Oldfield  -  Guitars, Keyboards
Leland Sklar - Bass
John Robinson - Drums
Luke Spiller - Vocals

www.mike-oldfield.net



dimanche 9 mars 2014

John Butler Trio - Flesh & Blood

John Butler Trio - Flesh + Blood (02/2014)
John Butler is back, et ça nous fait bien plaisir. Cet auteur-compositeur-interprète, comme on dit en français, ou songwriter en anglais, est aussi (et surtout ?) un guitariste hors pair.
On a découvert ce trio australien en 2004, avec Sunrise Over Sea, album de feu qui a fait l'unanimité aussi bien chez les critiques musicales que dans le public. La fulgurance et la spontanéité du jeu de John, associés à une technique nettement au-dessus du lot, a mit à l'époque tout le monde d'accord.
Ce succès mondial ne fut pas démenti par l'album suivant, Grand National, sorti 3 ans plus tard. On y sentait cependant moins de fraîcheur, on ne retrouvait que partiellement cette insouciance et ce vent de folie qui transpirent tout au long de son grand frère Sunrise...
Sentant que la magie s'éteint, John renouvelle la bande: il vire ses 2 potes (Shannon Birchall à la basse, et Michael Barker à la batterie) en 2009 pour récupérer Byron Luiters (basse) et son beau-frère Nicky Bomba (batterie/percus). Ils sortent April Uprising en 2010, dont je ne dirais rien vu que je l'ai complètement zappé !.. la faute à quelques descentes en flamme de plusieurs critiques et à une écoute en diagonale qui confirma la chose. J'ai peut-être loupé quelque chose; "Méa, coule pas", comme on dit dans la marine...
Nouvelle livraison du trio en ce début février 2014; et cette fois, écoutons attentivement la chose.
Pas de doute, l'évolution est certaine !
Jusqu'à Grand National, le trio nous proposait un folk électrique, très imprégné de blues, teinté de ci de là d'influences reggae et de funk. Oui, sacré mélange, assez typique de ces groupes australiens ou neo-zélandais qui n'hésitent pas à mixer divers genres pour en faire quelque chose d'unique. Et c'est justement cette brassée de genres et d'influences qui les rend si interessants.
Impossible, à l'écoute de Sunrise, de ne pas penser à Ben Harper. Le bon, celui de Live From Mars. On n'en dira pas autant aujourd'hui...
John Butler a toujours définit son groupe comme un "jam band": on joue, on s'autorise une part d'improvisation, on enregistre. On écoute ce que ça donne. Si c'est bon, on garde. Sinon, on recommence; la trame est la même, sauf la partie impro, évidemment. C'est flagrant sur Sunrise, nettement moins sur Grand National. On a vraiment l'impression d'assister à des répétitions studios. En live, c'est multiplié par 10. C'est ce qui fait alors le charme de ce combo.
Plus rien de tout ça ici !
Finies la spontanéité, la fraîcheur, le vent de folie, le joyeux foutoir; le maître mot qui pourrait résumer la chose: Maîtrise. Tout au long des 11 titres de l'album, on sent une volonté de garder la main, de ne pas sortir des clous, de ne pas écrire dans la marge. Bref, c'est ultra léché. Précis, net, sans bavures. On ne retrouve l'esprit de Sunrise que par intermittence, très peu, comme si, l'espace d'un instant, le prof s'était absenté (certains passages de Livin' in the city, Cold Wind ou Devil Woman). Le reste du temps, le groupe respecte sagement la limitation de vitesse et les consignes de sécurité.
Le comble: on verse parfois carrément dans le romantisme le plus rose (Bullet Girl, Young and Wild), voire dans la pop grand public (Only One). Bon, j’exagère un poil, ces morceaux sont largement écoutables, mais venant du groupe qui a sorti des morceaux comme There'll come a time ou Oldman, ça fait tilter.
On regrette ce bridage, le fait que les gars ne se lâchent pas et s'autorisent à partir en vrille.
Ça reste quand même un bon album, qu'on se surprend à écouter plus qu'à son tour. Les morceaux sont variés. Temps forts et temps faibles s'enchaînent parfaitement, et musicalement ça reste quand même largement au-dessus du lot de la production actuelle. 
D'une écoute très agréable, facile d'accès, il devrait satisfaire les amoureux de folk métissé et de slide guitar.


J-Yves

4/5: *****




John Butler: vocals, guitars
Bryon Luiters: bass, vocals
Nicky Bomba: drums, percussion, vocals


1. "Spring to Come"
2. "Living in the City"
3. "Cold Wind"
4. "Bullet Girl"
5. "Devil Woman"
6. "Blame It On Me"
7. "Only One"
8. "Young and Wild"
9. "Wings Are Wide"
10. "How You Sleep at Night"
11. "You’re Free"