vendredi 22 février 2013

Dew - We Belong to the Day

Dew - We Belong to the Day (9/2012)
La nébuleuse IONA n’a pas fini de faire des petits, car après les albums solo de la merveilleuse chanteuse Joanne HOGG, et ceux du prodigieux guitariste Dave BAINBRIDGE (présent sur cet opus), c’est au tour du batteur, multi instrumentiste Frank Van ESSEN de créer DEW, son nouveau groupe accompagné de sa charmante épouse Marlou Van ESSEN.
Alors évidement on retrouve les mêmes ingrédients et les mêmes ambiances "celtiques" que dans IONA, l’esprit musical est identique, moins prog, moins élaboré et pas aussi pointu musicalement, mais en l’occurrence ce disque est  plus axé sur une "pop celtique" super efficace.
DEW désire avec cet album nous apporter une bouffée d’air frais, et bien ils y sont complètement parvenus, si d’aventure vous me lisiez jusqu’à la fin de cette chronique, j’espère vous donner l’envie d’écouter de façon approfondie ces très jolies mélodies.

Pour ce "We Belong To The Day" ils ont récupéré au passage le génial Troy DONOCKLEY (qui avait quitté le navire IONA) aux Ullean Pipes, qui sont des instruments que j’adore, j’ai à chaque fois la chair de poule lorsqu’il en joue, (pourtant je n’ai pas d’origines celtiques). Troy ayant aussi pondu de grands albums en solo avant et après son départ du groupe, découvrez-les à l’occasion et je vous conseille un album live magnifique "Duets"qu’il a réalisé durant une tournée 98/99 avec le grand Midge URE d’ULTRAVOX (dont le dernier disque de reformation "Brillant" a été chroniqué dans ces mêmes colonnes par mézigue).

Les morceaux de ce disque sont chantés en alternance par Frank et la belle Marlou Van ESSEN qui évolue dans un registre vocal similaire à celui de sa consœur de IONA, l’ensemble se situe largement au-dessus de la moyenne (dans le style évidement).
Alors il est certain qu’il faudra faire abstraction des paroles qui sont encore et encore du "prêchi prêcha" my god Jésus et compagnie, ça c’est le côté gonflant de ces groupes se référant à une idéologie religieuse, mais je laisse le choix à chacun d’apprécier ou non, moi c’est la musique qui m’intéresse en premier lieu.
Leur prosélytisme s’arrête où commence la musique, et ce sont des personnes assez intelligentes pour comprendre que c’est avant tout leur message musical qui nous passionne
On n’est pas volé sur la marchandise, quatorze superbes morceaux sont présents sur cette galette, soit plus de soixante-dix minutes, mais rassurez-vous, il ne s’agit pas de musique religieuse ou pieuse, car bien qu’ils véhiculent leur croyance à tout bout de champs, DEW nous livre avec "We Belong To The Day" un album d’une richesse harmonique infinie.
Les musiciens ont de longues heures de scène et de studio derrière eux et cela s’entend, chacun s’exprimant à la perfection, et Frank VAN ESSEN nous balance de larges parties de violon du meilleur goût, ses acolytes s’exprimant dans des sphères équivalentes, le tout reste absolument abouti.
Voici donc un remède de premier ordre à vos soucis, voire vos angoisses, prenez une bonne dose de DEW, avant chaque repas, je vous promets un prompt rétablissement, cependant, ce disque pourra être apprécié par les personnes ne souffrant évidement d’aucun de ces symptômes.

Dany

5/5: *****





vendredi 15 février 2013

Electric Worry - Back to Motor City

Electric Worry - Back to Motor City (2013)
"Electric Worry est un groupe de rock formé en 2008 par deux frangins et un ami de longue date. Le trio évolue dans un univers musical influencé par le rock des années 70 et par le stoner. Des riffs qui suintent l'huile de vidange, un soupçon de groove, et la voix rocailleuse qui va avec: telle est la formule retenue par les tres hombres".

Voilà pour les présentations faites par le groupe lui-même. A l'écoute, on jurerait entendre un groupe du Texas, tout du moins du sud des States. Des riffs à la fois lourds et aiguisés, une batterie bien claquante, sur lesquels se plaquent une basse rugueuse et une voix écorchée vive (à moins que ce ne soit l'inverse ?). Quatre morceaux concis, ramassés, efficaces: en moins d'un quart d'heure l'affaire est pliée. Rien de très nouveau ni de révolutionnaire, notons bien, mais en même temps c'est le genre qui veut ça. On est en terrain balisé, et quitte à utiliser les clichés, allons-y à fond: oui, ça sent les grands espaces, les bécanes à grands guidons, la poussière et le Jack Daniel's... amis du Lynyrd, de ZZ Top et du Black Stone Cherry, prenez et écoutez, ceci est du rock !

Ah oui, petite précision: ces gars-là ne viennent pas du Texas, ni des US d'ailleurs... d'un petit peu plus à l'est: de Besançon !

Back to Motor City, peut être écouté et téléchargé librement sur BandCamp:

                                        J-Yves

3/5: *****

vendredi 8 février 2013

Lifesigns

Lifesigns - Lifesigns (2013)
Depuis son annonce sur divers sites de prog, j’attendais avec impatience la sortie de ce fameux (super) groupe qu’est LIFESIGNS. Et mon attente n’a pas été vaine car le résultat de la rencontre de ces grands musicos nous surprend complètement et ils accouchent d’un album totalement réussi de bout en bout.
LIFESIGNS est constitué de trois principaux musiciens, John YOUNG assurant les vocaux et s’occupant des claviers, Nick BEGGS tenant la basse et Martin "Frosty" BEEDLE (CUTTING CREW) jouant de la batterie.
John YOUNG est un vieux briscard ayant joué avec pas mal de monde (dont Bonnie TYLER) et surtout avec un autre John, mais WETTON que nous connaissons bien dans nos contrées. Il avait collaboré aussi avec un certain FISH, alors ce type ne pouvait que susciter notre curiosité.
John YOUNG a donc réuni Nick BEGGS (dont la carte de visite commence à bien se remplir, les deux Steve, HACKETT et WILSON, étant ses deux ex-employeurs principaux), on le trouve maintenant dans de gros projets ambitieux comme LIFESIGNS entre autres.
Perso, je connais moins le batteur Martin "Frosty" BEEDLE, par contre John  YOUNG a fait appel à trois guitaristes, tout d’abord notre Steve HACKETT chéri ainsi qu’à Jakko JAKSZYK (KING CRIMSON) et à Robin BOULT qui faisait partie de son ex groupe THE STRAWBS et qui lui aussi tenait la guitare avec FISH.
Voyez, le cocktail est détonnant, il ne manquait plus que Steve RISPIN aux manettes et à la production (bien connu pour son travail avec ASIA) et le tour fut joué, la machine LIFESIGNS pouvait s’envoler, et nous transporter avec  elle dans ce fabuleux voyage.
Cinq titres nous sont proposés, dont trois font plus de onze minutes, on comprend de suite ou veulent en venir ces messieurs.
LIFESIGNS joue une "prog" de très grande qualité, teintée d’AOR et John YOUNG possède une voix assez puissante, elle est assez singulière, LIFESIGNS dans son ensemble fait un peu penser à IT BITES, mais par instant seulement.
Le groupe se hissant directement au sommet du genre en balançant une musique très originale et néanmoins arrivant à vous rentrer dans les neurones, et ce à la manière assez subtile d’un UK (ce merveilleux groupe qui a tant compté pour la cause "prog haut de gamme") cette influence se faisant sentir dès le premier titre "Lighthouse".
Cette musique complexe et assez technique de prime abord n’est absolument pas rébarbative et le côté "popisant" d’un morceaux comme "Telephone" en étant le parfait reflet (ce pourrait être un gros tube si les radios voulaient bien  se donner la peine), le refrain de ce morceau ne vous lâchera pas, croyez-moi sur parole.
John joue aussi impeccablement des claviers, qui sont prépondérant sur ce disque (il y excelle sur "Fridge Full Of Stars"), c’est justement sur ce titre que l’on entend de belles notes de flute jouées par Thijs VAN LEER, ce morceau étant à mon sens la pièce maitresse de l’édifice tellement il est riche en rebondissements, avec un final YESSIEN du plus bel effet.
La basse quant à elle est tenue par le génialissime Nick BEGGS qu’on ne présente plus, son jeu atteignant très souvent la perfection absolue en la matière.
Et pour ce qui concerne les trois guitaristes (je ne connaissais pas Jakko JAKSZYK), on a un peu de mal à voir qui fait quoi, les guitares y sont parfaitement utilisées et rarement en solo mais cependant d’une grande efficacité, mais ce sont les claviers qui ont la part belle et ils demeurent omniprésents, mais ne vous y méprenez pas le résultat est époustouflant.
Quoiqu’il advienne on a beaucoup de mal à se détacher de ce disque addictif aux harmonies vocales de toute beauté, lorsque BEGGS se joint à YOUNG notamment sur "At The End Of The World", c’est le pied total.
Après ce titre on est déjà béat d’admiration devant tant de talent, mais il reste encore le morceau clôturant l’album "Caroussel" qui va finir par nous clouer au mur par sa grande inventivité.
L’intro de guitare semble venir de Steve HACKETT et on y retrouve de très beaux passages de flute, c’est très certainement le titre le plus ambitieux de l’album, j’y ai trouvé le même plaisir et le même ravissement que lorsque j’ai découvert HAPPY THE MAN, un de mes groupes favoris.
NE PASSEZ SURTOUT PAS A COTE DE CE CHEF D’ŒUVRE, vous vous en mordriez les doigts, LIFESIGNS peut être considéré comme LE GROUPE qui marquera l’année 2013, et ce n’est que leur premier album !

Dany

5/5: *****